Lire c’est faire l’expérience de l’autre, de l’altérité. C’est rencontrer le monde et l’humanité, tout en cheminant vers soi et en allant à la découverte de nos chemins de traverse, à la recherche de notre part intime.

La lecture est tout à la fois citadelle et ouverture, monologue et conversation. Elle bouscule comme elle apaise et réconforte ou hérisse. À la fois onguent et boulet de canon. Et entre les deux des milliers de variations. Un champ de possibles et non plus d’IM-POSSIBLE.

Outre les nombreux bienfaits du livre (réduction du stress, mieux-être, développement de l’imaginaire et de notre part créative…), la lecture, sous toutes ses formes, est un impératif pour conquérir sa parole, sa liberté de penser et faire valoir ses choix et ses idées. Lire c’est aussi s’affranchir, apprendre à mieux communiquer et découvrir ce qui se cache derrière les mots.

La lecture nous initie à l’écoute de l’autre, à l’empathie, éduque notre sens critique. Elle offre, à mon sens, une alternative pour faire rempart à la violence, aux extrêmes, à l’enfermement dans des vérités toutes faites, aux stéréotypes. Elle propose de vastes terrains d’expérimentations à tous les plans (sociaux, émotionnels, professionnels). En même temps qu’ils nous accueillent et nous enveloppent, ces compagnons de papier nous font traverser des mondes improbables, rêvés, fanstasmés, mais aussi nous aident quelques fois à reprendre pieds dans la réalité, à faire du lien, à renouer, débattre plutôt que combattre, construire plutôt que détruire. Ils agissent parfois discrètement, à pas feutrés.

Ouvrir un livre, c’est ouvrir une fenêtre sur le monde et pouvoir visiter les habitations de nos voisins pour s’apercevoir que nous sommes faits d’une même humanité (aussi fragile et malmenée soit-elle et malgré toutes ses aspérités).

Très longtemps, je me suis endormie à la condition que je perçoive toujours un filet de lumière. Aujourd’hui, il est très fréquent que je me couche avec un livre : pour moi, c’est comme garder la porte entrouverte pour laisser passer la lumière. C’est mon alternative à l’obscurité.

Plus que jamais nous avons besoin d’apprendre à préciser nos pensées, livrer nos émotions, mettre des mots sur nos maux, exprimer nos idées, appréhender les mots et leur contexte pour ne pas nous laisser enfermer dans un discours unique et les livres, la lecture nous y aident.